FRANÇAIS
Vous êtes-vous déjà demandé comment nos cerveaux passent d’une série de mots à une histoire qui nous transporte corps et âme dans une autre vie ? Moi si. Ça m’intrigue non seulement parce que je veux comprendre pourquoi, mais encore parce que je désire utiliser les meilleures astuces pour vous aider à disparaitre dans un autre monde pendant des heures.
Ce n’est pas un secret, afin de donner une expérience immersive, il est préférable de montrer la scène. Une description statique, même écrite dans une prose poétique digne de la grande littérature, n’engage pas autant qu’une démonstration. Il faut combiner les deux et trouver un style qui génère des images actives et enrôle tout le cerveau.
Les faits et gestes nous mettent dans l’action.
Les dialogues, les interactions entre les personnages et les souvenirs aident à recréer des émotions puissantes.
Les sensations nous plongent dans le monde imaginé. Un sens souvent oublié est odorat qui est pourtant l’un des plus puissants de notre arsenal sensoriel. Il imprime une trace mémorielle profonde et ses neurones se renouvellent continuellement (ce qui n’est pas le cas des autres capteurs sensoriels). Si vous n’avez jamais senti une mouffette... comment puis-je décrire l’impression que cet adorable petit animal laisse derrière ? Elle ne produit pas de nuage toxique. En revanche, l’acidité âpre se mélange à l'intense parfum d'un sous-bois pourrissant. Une simple émanation contracte la trachée et persiste pendant des heures dans les narines. Si vous êtes déjà passé près d’un arrosage, ou que vous ou votre chien avez été victime d’une attaque odorante, vous savez ce dont je parle. Il faut le vivre pour le comprendre et on ne l’oublie jamais!
Que vous lisiez, écoutiez ou touchiez les mots, que se passe-t-il dans votre tête ? Essayons de le comprendre ensemble.
1. Les capteurs sensoriels (vue, ouïe ou touché) transforment les ondes lumineuses et auditives ou la pression cutanée en signaux électriques qui trouvent leur chemin vers le centre du langage.
Dans cette phase, deux événements incroyables se produisent:
a. Les capteurs sensoriels envoient des pulsations le long des fibres nerveuses vers les centres visuel, auditif ou cutané. Chaque capteur ne perçoit qu’une fraction de l’information sensorielle qui est fragmentée en milliers de détails.
b. Ces bribes arrivent aux neurones (dans différents relais sensoriels) qui les convertissent en une autre série de pulsations électriques. Ces dernières poursuivent leur route vers le centre du langage.
2. Détecter les mots n’est que la première étape de l’imaginaire. Chaque mot est à son tour analysé par les différents centres cognitifs, émotifs, sensoriels et sensorimoteurs avant de revenir au centre du langage en plusieurs boucles itératives et parallèles pour y donner un sens.
Tout ça se fait à la vitesse de la pensée: instantanément ? Pas vraiment puisque l’information passe de neurone en neurone à une vitesse d’environ 0,119 km par seconde. Si on la compare à la vitesse du son qui est de 0,343 km/s et à celle de la lumière qui est de 299 792 km/s, nous ne pensons pas si vite que nous le pensons.
3. Les mots ont trouvé un sens, maintenant, nous créons une image, nous nous engageons cognitivement et émotivement avec l’histoire. Les récits activent tous les centres du cerveau que nous utilisons dans notre vie de tous les jours. Les aventures imaginaires nous enferment dans un simulateur sociologique, cognitif, sensorimoteur et émotif qui nous permet de pratiquer nos habiletés sans risquer notre vie !
La fiction nous permettrait-elle de devenir de meilleurs êtres humains ? Fort probablement et je ne suis pas la seule à le penser (cet article par exemple). Chose certaine, comprendre comment le cerveau fonctionne aide à écrire dans un style qui engage davantage le lecteur. Je continue l’exploration neuronale de la fiction et j’y reviendrai avec d’autres blogues.
Si vous aimez découvrir ce qui se cache derrière les pages :
inscrivez-vous (vous recevrez en exclusivité une aventure tropicale en Ingébas. Retrouvez la Gardienne de Bharmana avec ses enfants);
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Si vous désirez en lire plus, vous trouverez mon roman L’Enfant-Gardien 1: Améthyste sur amazon.fr
Bonne semaine!
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ENGLISH
Have you ever wondered how our brains move from a series of words on a page to a story that will take us body and soul to another life? I have. It intrigues me not only because I want to understand "why" but also because I wish to find the best ways to help you enter another world for hours.
It isn’t a secret that, in order to give an immersive experience, it’s best to show sensory information. A static description, even written in a poetic prose equal to the great literature, doesn’t engage as much as demonstrating it. It’s important to combine the two and develop a style that generates active imagery and uses the whole brain.
Movements and behaviours drop us in the action.
Dialogues, interactions between characters and memories help us to recreate powerful emotions.
We dive into the fictional world through our perceptions. One sense that is often forgotten is smell which is one of the mightiest in our sensory arsenal. It prints a deep memory trace, and its neurons renew continuously (this doesn’t happen with the other sensors). If you have never smelled a skunk … how can I describe the impression this adorable little animal leaves behind? It doesn’t create a toxic cloud. However, the harsh acidity mixes with the intense perfume of rotting undergrowth. A simple sniff tightens the trachea and remains for hours in the nostrils. If you have ever passed near a spraying or you or your dog have ever been victim to one of these rancid attacks, you know what I mean. You must live it to appreciate its potency and you never forget it.
Whether your read, listen or touch the words, what happens in your head?
Let’s try to understand together.
1) The sensory receptors (sight, audition, touch) transform the light and sound waves or the cutaneous pressure into electrical signals that will find their way to the language centre.
In this phase, two incredible events occur.
a. The receptors send pulses along the nervous fibres to the visual, auditory or touch centres. Each receptor only communicates a fraction of the sensory information. Hence it’s broken in thousands of details.
b. These bits arrive to the neurons (in the various sensory relays) that convert them in another series of electric pulses. These continue to the language centre conveying the information that reflects the nature of the object captured by the sensors.
2. Reading the words is the first step of the imaginary strategy. Each word is then analysed by the cognitive, emotional and sensorimotor centres, returning to the language centre and looping until we have processed it.
All that is done at the speed of thoughts: instantaneously? Not really since the information travels from neurons to neurons at a speed of about 0.119 km per second. Compared to the speed of sound (0.343 km/s) and the speed of light (299,792 km/s) we don’t think as fast as we think.
3. The words have found meaning; now we create an image, we engage cognitively and emotionally with the story. Tales activate all the brain centres we use daily. The imaginary adventures take us into a sociological, cognitive, sensorimotor and emotional simulator that enable us to practise our skills without endangering our lives!
Would fiction allow us to become better humans? Most probably and I’m not the only one to think so (for example, see this article).
One thing is certain, understanding how the brain works helps to write in a style that engages further the readers. I will continue the neuronal exploration of fiction and I will return to it with other blogs.
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and continue the conversation!
If you would like to read more, find my French novel L’Enfant-Gardien 1: Améthyste on amazon.fr
My first English novel: War of Taar is coming in December 2021!
Have a great week!
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