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The Log Cabin / La cabane en rondin de bois

A flash fiction / Une microfiction


Log cabin cabane en rondin de bois

La semaine dernière, une bactérie a sauvé le monde. Cette semaine, j’ai visité des souvenirs d’enfance en y ajoutant une touche temporelle et dystopique.


La cabane en rondin de bois

Microfiction par A.B. Alabee


Je pose ma navette près d’un lac que je ne connais que par les journaux de ma grand-mère. Me penchant sur le siège arrière, je prends mon sac en denim puis glisse hors du fuselage allongé vers l’aile triangulaire avant de sauter sur le sol spongieux. Je suis le sentier envahi par la végétation dans la forêt de pins en tenant mon sac serré contre ma poitrine. Alors que j’arrive à la clairière, le squelette de la cabane en rondins de bois se dresse, à moitié submergé. Le four en fer rouille en son cœur, ses plaques de cuisson cherchent l’air juste au-dessus de la surface. J’ouvre le rabat de mon sac, sors un vieux calepin rose terni et m’appuie contre un tronc d’arbre mort. J’ai lu ce journal si souvent que même si les larmes ont effacé une grande partie de la fine écriture, je me rappelle chaque mot.


Cette vieille cabane dans le nord du Québec est pleine de souvenirs, de jeux de cartes, de rires, d’histoires de fantômes et de ronflements bruyants. Sans électricité et dans un confort minimal, à l’exception de la radio de mon père qui ne pouvait recevoir qu’une seule station — du moins c’est ce qu’il disait — parce que nous étions entourés de montagnes, j’y ai passé les meilleurs moments de mon enfance. Le porche se tenait à quatre marches au-dessus du sol et longeait toute la cabane, face au lac. Il continuait sur le côté, donnant accès à un petit hangar infusé avec les odeurs de gaz, d’huile et de boue. C’est là que nous gardions les cannes à pêche, les paniers, les vers, les gilets de sécurité, le moteur de bateau et les pagaies. Je passais la première porte grillagée — il était préférable d’éviter de l’utiliser si nous ne voulions pas dormir avec des moustiques — pour emprunter la seconde afin d’entrer au cœur de la cabane. La porte se refermait dans un claquement qui résonnait sur les falaises comme un fouet puisqu’elle n’avait pas de butoir.

La cuisine était la section la plus récente de la cabane — je veux dire, elle avait été ajoutée dans les années 50, donc, bien avant ma naissance. La fenêtre d’angle à gauche de la porte encadrait le lac couleur poudre à canon, les montagnes majestueuses et leur réflexion. La chaleur dans cette pièce m’a apaisé si souvent après une baignade dans l’eau glacée ou un long après-midi de collecte de bleuets pendant les froides journées de septembre. Reposant près du plus ancien mur de rondins, celui des chambres à coucher à droite, un gros poêle jaune chauffait la cabine et nous y cuisinions nos repas. L’odeur croustillante et chaude de la combustion du bois sec dans l’âtre de fer nous accueillait du matin au soir. Nous y grillions nos tranches de pain avec des fourchettes et l’arôme du pain grillé me ramène encore à cet endroit. Le grand évier sous la fenêtre arrière était muni d’une pompe à main qui nous fournissait l’eau brunâtre du lac pour nettoyer nos prises du jour ou, comme ma mère le faisait, laver les jeunes enfants — j’en ai vu la preuve photographique. Au milieu de la pièce, la table extensible avec ses bancs et ses chaises pouvait asseoir au moins dix campeurs. Au-dessus, une lampe à naphta sifflante produisait une brillante lumière blanche après le crépuscule.

Le dortoir était sombre avec de petites fenêtres, mais il avait assez d’espace pour douze personnes grâce à deux lits doubles superposés dans les coins opposés et de nombreux lits simples disposés aléatoirement. Je me souviens de celui en métal rose. Il grinçait chaque fois que quelqu’un s’asseyait, se retournait et s’agitait sur son matelas à ressorts. Je choisissais habituellement celui-là parce qu’il était dans le coin sans fenêtre. Les lits superposés, érigés au niveau des poutres où pendaient des bandelettes collantes — des pièges à mouches très efficaces — possédaient de vieux matelas durs et grumeleux reposants sur du contreplaqué. Nous pouvions toujours y trouver des preuves de l’activité des souris sauvages.


La tristesse coule sur mes joues alors que je ferme le journal et le remets dans mon sac. Je transporte la petite boîte en cuivre depuis près d’un an. Aujourd’hui, c’est le jour « J ». Aujourd’hui, c’est le 9 septembre, la chaleur du soleil libère les parfums du sol acide et la douceur de la sève de pin dérive dans la brise tiède. J’enlève mes chaussures et mes chaussettes, enroule mes jeans et marche sur le fond vaseux pour traverser le lit de roseaux. Atteignant le bord de l’eau, je soulève le couvercle et regarde les cendres grises. Des larmes salées se joignent à elles. Avant qu’elles ne remplissent la boîte, je balance mon bras en un arc et disperse les derniers grains de son existence dans son lac bien-aimé.

« Maintenant, tu peux reposer en paix dans l’endroit préféré de tes souvenirs, grand-maman. »


Bonne semaine!


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Bonne semaine!

 

Last week, a bacteria saved the world. This week, I’ve visited childhood memories and added a time and dystopian twist.

The Log Cabin

A flash fiction by A.B. Alabee


I’m landing my shuttle near a lake I only know from my grandmother’s journals. Leaning over to the back seat, I grab my denim bag then slide out of the bullet fuselage onto the triangular wing before jumping on the mossy ground. Holding my bag tight against my chest, I follow the overgrown footpath in the pine forest. As I reach the clearing, the skeleton of the wood log cabin stands, half submerged. The iron oven rusting away at its heart, its hobs gasping for air just above the surface. I open the flap of my bag, pull out an old dusky pink moleskin and lean against a tree stomp. I’ve read this journal so often that even if teardrops have erased most of the fine writing, I remember every word.


That old cabin up north in Quebec is full of memories, card games, laughs, ghost stories and loud snoring. No electricity and minimal home comforts except for my father’s radio that could only receive one station – or so he said – because we were surrounded by mountains. The porch stood four steps above the ground and ran the length of the cabin, facing the lake. It continued to the side, giving access to a small shed infused with the smells of gas, oil and mud. That’s where we kept the fishing rods, baskets, worms, safety vests, boat engine and paddles. Passing the first screened door – it was best to avoid using it if we didn’t want to sleep with mosquitoes – I would take the second one and enter the heart of the cabin. As there were no door stoppers, it always slapped back loudly and echoed on the cliffs like a cracking whip.

The kitchen was the newest section of the cabin – I mean, it had been added in the ’50s, so, years before I was born. On the left, the corner window framed the gunpowder lake, the majestic mountains and their reflection. The warmth in that room soothed me so often after a swim in the freezing water or a long afternoon collecting blueberries during the chilly September days. On the other side, resting by the oldest log wall, that of the sleeping quarters, a big yellow stove heated the cabin and cooked our meals. The crisp and hot smell of dry wood cracking and popping in the iron hearth welcomed us from morning until night. We would use it to grill our bread on forks and the scent of toast still brings me back to this place. Under the back window, the large sink had a hand pump, supplying us with the brownish water from the lake to clean our catch of the day or, as my mother would, wash little ones in it – I have seen photographic proof of it. In the middle of the room, the extendable table with its benches and chairs could seat at least ten campers. Above it, a hissing naphtha lamp would produce a bright white light after dusk.

The dorm was dark with small windows, but it had enough space for twelve people. There were two double bunk beds in opposite corners and numerous single beds in haphazard positions. I remember the pink metal frame one. It croaked every time someone sat, turned and tossed on its springy mattress. I usually chose that one because it was in the corner without a window. The top bunks were built just below the pitch of the roof; along the beams where sticky tapes dangled - very effective fly traps. Those top beds had hard, lumpy old mattresses resting on plywood, and we could always find evidence of wild mice activity on them.


Sadness pouring down my cheeks, I close the journal and put it back in my bag. I’ve been carrying the small copper box for nearly a year. Today is D-day. Today is the 9th of September, the sun’s heat releases the perfumes of the acidic soil and the sweetness of the pine sap drifts in the soft breeze. I remove my shoes and socks, roll up my jeans and step in the muddy bank to cross the reed bed. Reaching the open water, I lift the lid and stare at the grey ashes. Salty tears join them. Before they fill the box, I swing my arm and scatter the last speck of her existence in her beloved lake.

“Now you can rest in in peace in you’re the favourite place of your memories, Grandma.”

Have a good week!



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Image by Pete Linforth from Pixabay



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