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An unpublished scene / Une scène inédite
La semaine dernière, je vous ai parlé de mes vacances dans un souvenir poétique. Cette semaine, je suis tombé sur l'ébauche d'un rapport d'Arkhana, non publié et destiné au Grand Conseil de Gaïa. Voici la première page.
Rapport d'Arkhana
Un rapport scientifique inédit, extrait du court roman en rédaction: Porcelaine par A.B. Alabee
À propos de ce rapport
Je suis Arkhana, professeur des civilisations humaines à la Sphère de la Connaissance dans le quadrant Ancila de la quatrième dimension. Le Grand Conseil de Gaïa a demandé mon expertise pour rendre compte des progrès des humains vivant sur la planète Terre, un minuscule globe en orbite autour d’une petite étoile dans l’un des bras de la Voie Lactée. Je rends visite à ce monde depuis que la vie a commencé à bouillonner dans la soupe primordiale. J’ai été témoin de leurs succès, de leurs réalisations, mais aussi de leurs échecs et de leurs désirs destructeurs.
Après mon rapport initial, j’y suis retourné pour observer chaque génération. Leur force fragile me fascine et c’est devenu l’obsession de ma vie. Leur dilemme moral entre le bien et le mal est biaisé au point de promouvoir l’autodestruction. Par conséquent, beaucoup de mes pairs ont demandé à Gaïa d’éliminer ce monde à plusieurs reprises. Cependant, ils nous surprennent toujours par leur résilience et leur créativité. J’aime à penser que ce dernier rapport aidera à les sauver de nouveau.
Introduction
Une brève histoire de la civilisation humaine de la Terre
Depuis que Lucy est tombée de son arbre — d’ailleurs il est possible que je l’aie poussée par mégarde — chaque génération a apporté quelque chose de nouveau à l’humanité. Elle a stagné pendant un certain temps, ce qu’ils appellent le Moyen Âge, mais même durant cette période, je ne me suis jamais ennuyée d’observer leurs comportements. La Renaissance a renouvelé leur créativité — contrairement aux commentaires mesquins de mes collègues, je ne me suis pas immiscé dans cette illumination. Tout au long de l’histoire, au milieu des préjudices, de l’injustice et de l’intolérance, j’ai découvert des étincelles de génie et de la philosophie réfléchie. Cependant, avant la Révolution Industrielle, la civilisation progressait lentement. J’ai remarqué une accélération vers l’apocalypse psychologique quand les technologies ont pris le dessus sur tous les aspects de la vie humaine.
Le premier véritable choc technologique s’est produit en leur année 1914 (ère moderne) lorsque l’idée romantique et héroïque de la guerre a été détruite par l’horreur des combats chimiques et mécaniques. Il n’a fallu qu’une vingtaine d’années pour que la Terre plonge dans un deuxième conflit génocidaire. L’honorable génération de la première moitié de leur 20e siècle s’est battue pour préserver le peu de gain sociétal qu’elle avait acquis depuis le conflit précédent. Ils ont pris les armes pour le devoir et la liberté et ont laissé un monde en ruines. Les baby-boomers sont arrivés. La population a explosé et leur but était de reconstruire un monde meilleur. Des hippies aux yuppies, ils ont créé une société basée sur le pouvoir et les richesses, dilapidant les ressources naturelles, creusant le fossé entre les pays riches et les pays pauvres. Ils pensaient construire une humanité pacifique, mais les guerres ont continué à faire rage partout dans le monde et se poursuivent alors que j’écris ces lignes, mais ce sera le sujet d’un autre rapport.
Leurs enfants — beaucoup moins nombreux — sont devenus la génération X. J’ai en fait mis un X sur eux, car ils sont la génération perdue, laissée à eux-mêmes dans une société offrant peu d’espoir de vivre la bonne vie de leurs innombrables parents. Ils ont été suivis par les millénariaux. Les délicieux millénariaux se sont centrés sur leur nombril et s’attendaient à ce que tout leur soit donné sans aucun effort. J’attribue cela à l’attitude de leurs parents perdus. Je les aurais appelés la génération « moi moi moi », mais comme ils sont arrivés au tournant du millénaire, le nom est resté. Saviez-vous que, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, cette génération est susceptible de mourir moins vieille que leurs parents ? Même avec toutes les merveilles médicales, la planète est si irrémédiablement endommagée qu’elle affecte leur santé et leur longévité. Choquant, je sais !
La population d’intérêt pour ce rapport est la génération Z, ou GenZ comme ils se nomment eux-mêmes. Plus précisément, j’ai examiné leurs interactions avec les autres générations et l’effet subversif des technologies sur leur évolution. Dans mon rapport final, je présenterai le premier quart du 21e siècle, mais dans ce rapport d’intérim, je vous décris les années de pandémie et leurs conséquences immédiates.
À suivre...
Bonne semaine!
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Bonne semaine!
Last week, I told you about my holidays in a poetic memory. This week, I stumbled on Arkhana’s unpublished draft report to the Grand Council of Gaia. Here’s the first page.
Arkhana's Report
An unpublished scientific report, an excerpt from a novella in preparation: Porcelain by A.B. Alabee
About this report
I am Arkhana, professor of human civilizations at the Sphere of Knowledge, Ancilia quadrant; fourth dimension. Gaia’s Great Council has requested my expertise to report on the progress of the humans dwelling on planet Earth, a little globe orbiting a small star in one of the arms of the Milky Way. I have been visiting this world since life started to bubble in the primordial soup. I have witnessed their successes and achievements, but also their failures and destructive desires.
After my initial report, I have returned to observe every generation. Their fragile strength fascinates me and it has become my life’s obsession. Their moral dilemma between right and wrong is skewed to promote self-destruction. Hence many of my peers have asked Gaia to eliminate this world many times. However, they always surprise us by their resilience and creativity. I like to think this latest report will help to save them again.
Introduction
A brief history of Earth’s human civilisation
Ever since Lucy fell down her tree – by the way I might have inadvertently pushed her – every generation has brought something new to humanity. It did stagnate for a while, what they call the Middle Ages, but even then, my studies were never boring. When the Renaissance came along, it brought renewed creativity – contrary to my colleagues’ petty comments, I didn’t interfere in this enlightenment. Throughout history, amongst the bigotry, injustice and intolerance, I discovered glimpses of genius and thoughtful philosophy. However, before the Industrial Revolution the civilization progressed slowly. Once technology took over every aspect of human lives, I notice an acceleration toward psychological apocalypse.
The first real technological shock happened in their year 1914 (modern era) when the romantic and heroic idea of war was slashed by the horror of chemical and mechanical warfare. It only took 20 years before the Earth was in the grip of a second genocidal conflict. The honourable generation of the first half of their 20th century fought to preserve the little societal gain they had built since the previous conflict. They answered the call for duty and liberty and left a world in ruins. The baby boomers came along. The population exploded and their purpose was to rebuild a better world. From hippies to yuppies, they created a society based on power and riches, dilapidating the resources, widening the gap between rich and poor countries. They thought they were building a peaceful humanity, yet wars continued to rage all over the world and still do as I write – this will be the topic of another report.
Their children – much less numerous- became the generation X. I have actually put an X on them as they are the lost generation, left to fend for themselves in a society offering little hope of living the good life of the previous generation. They were followed by the millennials. The yummy millennials centred on their navels and expecting everything to be given to them without any effort. I blame their lost parents for that. I would have called them the “me me me” generation but as they arrived with the turn of the millennium, the name stuck. Did you know that, for the first time in the history of humanity, this generation is likely to die at a younger age than their parents? Even with all the medical wonders, the planet is so irreparably damaged that it affects their health and longevity. Shocking, I know!
The population of interest for this report is the Z-generation, or gen Z as they refer to themselves. Specifically, I looked at their interactions with the other generations and the subversive effect of technologies on their evolution. In my final report, I will present the first quarter of their 21st century, but in this interim report, I’m examining the pandemic years and the immediate aftermath.
To be continued...
Have a good week!
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