De l’étincelle à l’histoire
L’inspiration pour créer est partout
Que vous soyez écrivain, artiste, musicien, scientifique ou ingénieur, l’inspiration pour créer et innover se retrouve partout.
La semaine passée, j’ai publié Crocodile, un conte dystopique inspiré par une station électrique qui se trouve sur mon chemin lorsque je cours.
Pendant l’été, j’ai expérimenté avec les épisodes de la Chasse-Galerie. Ce récit est né de la dernière phrase d’un rêve. Si vous ne l’avez pas lu, je l’ai maintenant retiré du site afin de le développer pour le publier... à suivre !
C’est dans un rêve que j’ai retrouvé des atomes perdus alors que j’étudiais une équation en chimie quantique. J’ai souvent compris le sens de mes données expérimentales après une bonne nuit de sommeil ou une conversation avec des collègues.
Mes récits inspirent mes dessins, et vice versa.
Pour moi, la créativité consiste à observer le monde,
à identifier les motifs similaires ou divergents et à résoudre des problèmes.
En revanche, cela n’explique pas comment passer d’une idée à une histoire complète.
Depuis que j’ai commencé à publier les blogues, je m’attarde beaucoup plus à la mécanique du processus créatif. Dans cette série, je vais exprimer mes pensées. Comprendre comment ça fonctionne m’aide. Peut-être y trouverez-vous des trucs utiles.
Commençons par le commencement.
Une page blanche…
Pour moi, ça représente des possibilités infinies.
Je fais partie de ces gens qui vont s’asseoir au clavier et vider leur cerveau sur la page. Parfois, je n’ai pas envie d’écrire. Je ne panique pas, ça ne m’inquiète pas. Ça me laisse le temps de rattraper mon retard sur des lectures, je cours ou pars en randonnée, je disparais dans le monde des couleurs et des formes sur du papier ou la tablette. Cela arrive souvent après plusieurs jours de corrections d’un roman. Je m’arrête pour permettre à mon cerveau de revenir de sa période réfractaire.
Pour d’autres, c’est une source d’angoisse.
Alors, oubliez la page blanche, mettez-la de côté. Mieux encore, écrivez un mot, le premier qui sortira de votre tête.
Maintenant, ne désespérez pas. Voyons où ce mot peut vous mener.
Il n’y a pas si longtemps, j’ai suivi un atelier sur l’animation des groupes. J’ai appris les trois niveaux de remue-méninges.
Les 3 niveaux de remue-méninges (brainstorming 😊)
À tous les niveaux, laissez votre cerveau vagabonder et décidez combien de temps vous consacrerez à la phase «remue». Lorsque le processus sera enclenché, il est fort probable qu’il se poursuive implicitement.
Premier niveau
Regardez votre mot (thème, image, concept…) et videz votre tête. Il peut s’agir d’autres mots, de descriptions, de personnages, de dialogues, de sentiments, d'actions, de tensions, de lieu… d'une recette pour votre prochain repas. Tout est permis, pas de censure, il suffit de l’écrire. Ne vous inquiétez pas de l’orthographe, de la grammaire, des fautes de ponctuation puisque personne ne le lira sauf vous. Tout au long du remue-méninges, rien n’est impossible. Laissez sortir ce qui semble étrange, farfelu, noir, tabou… tout.
Séparez votre épanchement mental en sujets qui ont des dénominateurs communs. Je les appelle Premiers Sujets ; vous obtenez alors la carte initiale
Deuxième niveau
Choisissez l’un des Premiers Sujets, regardez ce que vous avez écrit, puis sélectionnez l’un des éléments pour commencer un autre remue-méninges avec cet élément.
Comme pour le premier déversement du cerveau, séparez les idées en sujets qui ont des dénominateurs communs. Vous allez ainsi générer les Deuxièmes Sujets pour cet élément.
Troisième niveau
Vous avez bien deviné : vous devez choisir l’un des Deuxièmes Sujets et répétez le remue-méningens comme vous l'avez fait dans le deuxième niveau.
Vous vous retrouverez avec une multitude de concepts à utiliser. En forant trois fois la ligne de pensées, vous en extrairez un plus grand éventail de possibilités. Je suis d’accord, cela ne vous donnera pas d’histoire, mais vous avez fait ressortir beaucoup d’observations. Votre cerveau cherche maintenant à trouver des similitudes ou des divergences et à résoudre les problèmes. Laissez-le mijoter.
Le remue-méninges ne générera pas d’histoire, mais il vous inspirera. C’est un champ lexical pour un sujet. J’exécute ce processus dans ma tête continuellement, en notant les idées lorsqu’elles me viennent. Pour Crocodile, une petite fille effrayée est apparue. Elle a vu la forme étrange dans les mauvaises herbes. Comment a-t-elle réagi ? Comment se sentait-elle ? J’ai laissé mon cerveau vagabonder sur ce sentier. Quand je suis rentré à la maison, j’ai rédigé le plan de l’histoire.
Comment cela fonctionne-t-il pour moi ?
Mon processus est implicite. Mon cerveau cogite, relie les points, identifie les motifs et me fournit la solution explicite. Je m’appuie sur ce que je connais (expériences sensorielles, connaissances, expertise) pour esquisser des intrigues. À 4 ans, comme la petite moi sur la photo, je discutais avec la lune et rêvais de grimper aux arbres. Disons que ce que je produisais quand j’avais 8, 20 ou 30 ans est très différent de ce que je développe maintenant. Le vieil adage selon lequel vous devriez écrire ce que vous savez est juste, mais cela ne signifie pas que vous devez raconter seulement ce que vous avez vécu. Vous n’avez pas besoin de mourir pour décrire la mort. En fait, si j’ai besoin de décrire, par exemple, les manœuvres d’un voilier (j’ai n'été que passagère sur un voilier alors j’en sais très peu à ce sujet), j’explore, je cherche des détails (plus que nécessaire) et j’exprime la scène de la manière dont je comprends l’action, les émotions et les sensations.
Souvent, la page blanche vient parce que vous vous inquiétez (inconsciemment) d’expliquer un sujet que vous n’avez pas encore saisi. J’ai des cahiers remplis d’histoires que j’ai rédigées depuis l’adolescence. J’y trouve beaucoup d’idées à utiliser. C’est génial pour créer des personnages, car cela me donne un aperçu de ce que je ressentais et de la façon dont j’exprimais ce que je vivais à cet âge. Comme Jean Gabin disais : « Maintenant je sais qu’on ne sait jamais. » En tant qu’auteur, on écrit ce qu’on connait au moment de l’écrire. La page blanche, c’est la peur d’être imparfait. La qualité qui nous permet de créer des histoires est aussi notre malédiction.
Mes récits se déroulent dans le monde de la science-fiction et de la fantasy. Rien n’est réel, même quand l’aventure se vit sur Terre (je vais cependant m’assurer que c’est aussi proche de la réalité que possible). J’ai développé l’univers des Ancilians pendant de nombreuses années, en remplissant des pages et des pages d’idées et de concepts depuis mon enfance. Comme je l’ai mentionné ci-dessus, je réfléchis continuellement. Le travail de fond pour créer une histoire est un long processus, mais une fois qu’il est en place, l’esquisse devient plus facile à engendrer. Il m’a fallu la moitié de ma vie pour publier mon premier roman parce que je n’étais pas prête à le laisser partir. Construire un univers, qu’il soit aussi réel que possible ou non, ne s’arrête jamais. Plus j’acquiers de connaissances et d’expérience, plus j’enrichis mes récits.
Dans le prochain blogue, nous poursuivrons l’exploration du processus créatif. Que devons-nous faire de toutes ces informations que notre merveilleux cerveau nous a proposées ? Comment leur donner un ordre afin de produire une esquisse ?
Si vous désirez que je vous aide à développer un concept, c’est avec plaisir que je vous accompagnerai dans un processus de création ou d’innovation (suivez les liens pour en savoir plus et me contacter).
Si vous aimez découvrir ce qui se cache derrière les pages :
inscrivez-vous (vous recevrez en exclusivité une aventure tropicale en Ingébas. Retrouvez la Gardienne de Bharmana avec ses enfants);
et continuez la conversation !
Si vous désirez en lire plus, vous trouverez mon roman L’Enfant-Gardien 1: Améthyste sur amazon.fr
Bonne semaine!
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From spark to story
Inspiration to create is everywhere
Whether you’re a writer, an artist, a musician, a scientist or an engineer, inspiration to create and innovate can be found everywhere.
Last week, I published Crocodile, a dystopian tale inspired by an electric station I cross on my running path.
During the summer, I experimented with the episodes of the Bewitched Canoe. It arose from the last sentence of a dream. If you haven’t read it, it’s now off the site so I can develop and edit it.
I found lost atoms in dreams when I was bothered with an equation in quantum chemistry. I often understood the meaning of my experimental data after a good night sleep or a chat with colleagues.
My stories inspire my drawings and vice versa.
For me, creativity is all about observing the world,
identifying patterns and solving problems.
That doesn’t tell you how to get from an idea to a full tale. Since I started publishing the blogs, I have been more in tune with the mechanics of my creative process. In this series, I will express my thoughts. Trying to understand it helps me. Maybe you will find some useful tricks.
Let’s begin at the beginning.
A blank page…
For me it’s endless possibilities.
I’m one of those people who will sit at the keyboard and just empty my brain on the page. Sometimes, I don’t fancy writing and it’s fine. I don’t sweat about it as it doesn’t worry me. It gives me time to catch up on readings, I go for a run or a hike, I disappear in the world of colours and shapes on paper or on the tablet. It often happens after I’ve just finished editing a novel. I stop for a day or so to allow my brain to return from its refractory period.
For others, it’s a source of anguish.
So, forget the blank page, put it aside. Better yet, write one word, the first one that will come out of your head.
Now don’t despair. Let’s see where this word can take you.
Not so long ago, I followed a workshop on facilitating meetings. I learned about the three tiers of brainstorming.
The 3 Tiers of brainstorming 😊
In all tiers, let your brain wander and set a time to spend on the ‘storming’ phase. You will notice that, after you’ve started the process, it might continue implicitly.
First Tier
Look at your word (theme, image, concept…) and jolt down everything that comes out of your head. It can be other words, descriptions, characters, dialogues, feelings, actions, tensions, location … a recipe for your next meal. Anything goes, no censorship, just write it. Don’t worry about spelling, grammar, punctuation mistakes, no one will read it but you. Throughout the brainstorming, nothing is impossible. Let the weird out, everything that seems strange, wacky, black, taboo … all.
Separate your brain dump into topics with common denominators. I call them First Topics, your first map.
Second tier
Choose one of the First Topics, look at what came out of it, then select one thought to start another brainstorming on it.
As for the first brain dump, separate the ideas into topics with common denominators. You will generate the Second Topics for that thought.
Third tier
Guess what, take one thought from the second topics and repeat what you did in the second tier.
You will end up with a wealth of concepts to use. By drilling three times on a line of thoughts, you will extract a greater array of possibilities. I agree it won’t give you a story, but you brought out a lot of observations. Your brain is now looking at finding patterns and solving the problems. Let it stew.
Brainstorming won’t generate a story but it will inspire you. It’s a lexical field for one topic. I run this process in my head continuously, jolting down ideas when they pop out. For Crocodile, a scared little girl appeared. She saw the strange shape in the weeds. How did she react? How did she feel? I let my brain wander on that path. When I got home, I drafted the story.
How does it work for me?
My process is implicit. My brain does the thinking, connects the dots and provides me with the explicit solution. I rely on things I know (sensory experiences, knowledge, expertise) to draft plots. At 4 years old, like the little me in the photo, I was chatting with the moon and dreaming of climbing trees. Let’s say that what I was producing when I was 8, 20 or 30 years old is very different from what I do now. The old saying that you should write what you know is right, but it doesn’t mean you only write about topics you’ve experienced yourself. You don’t need to die to describe death. In fact, if I need to describe, for example, the manoeuvres of a sailboat (I was but a passenger on one so I know very little about it), I explore the subject, I look for details (more than I need) and I express the scene in the way I understand the action, emotions and sensations.
Often, the blank page comes because you (unconsciously) worry about explaining a topic you haven’t grasped yet. I have notebooks full of stories I drafted since I was a teenager. In them, I find plenty of ideas to use. It’s great when I’m building a character as it gives me an insight into how I felt and how I expressed what I experienced then. As Jean Gabin said: "Now I know you never know." As an author, you write what you know at the time of writing it. The blank page is the fear of being imperfect. The quality that allows us to create stories is also our curse.
My tales happen in the realms of science fiction and fantasy. Nothing is real, even when it’s happening on Earth – although I will make sure it’s as close to reality as possible. I developed the universe of the Ancilians over many years, filling pages and pages of ideas and concepts since I was a kid. As I mentioned above, I brainstorm continuously. The background work to create a story is a long process but once it’s in place the drafting becomes easier. It took me half of my life to publish my first novel because I wasn’t ready to let it go. Building a universe, whether it’s as real as possible or not, never ends. As I gain more knowledge and experience, it enriches the narrative further.
In the next blog, we will continue the exploration of the creative process. What should we do with all that information our wonderful brain has thrown at us? How do I make sense of it to produce a draught?
If you want me to help you develop a concept, I will be happy to accompany you in a creative or innovative process (follow the links to find out more and get in touch).
If you like discovering what is hiding behind the pages:
subscribe (You will get an exclusive tropcial adventure in Ingebas with one of the Guardians of Bharmana and her children);
and continue the conversation!
If you would like to read more, find my French novel L’Enfant-Gardien 1: Améthyste on amazon.fr
My first English novel: War of Taar is coming in December 2021!
Have a great week!
P.S. If you wish to receive the links to my blogs directly in your inbox, sign up to the blogs. It will also give you the opportunity to comment on them!
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